Beynâbeyn (entre-êtres), en tournée

Une performance poétique et musicale

« Qu’advient-il du trou quand le fromage a disparu ? »

Bertolt Brecht,  sur la guerre et la paix « Mère Courage et ses enfants »

« Pourquoi je quitte le lieu où je suis né ? … Est-ce un non, un simple non serait suffisant pour dessiner mon destin ? … Le marchand de canons, rafleur du sang noir, ricane. … Comment as-tu pu, d’une seule balle, abattre trois colombes ? … La nuit a peur de ses propres ténèbres et personne n’est seul avec personne. … Mais un autre jour viendra, féminin, et l’eau s’écoulera des mamelles de la pierre. … Si la vie consiste à se baigner dans la vasque du présent, enlevons nos habits, l’eau est à un pas de nous »*.                                                              * Extraits de la performance

Née de la nécessité de comprendre ce qui pousse l’homme à l’exil : la guerre, l’instinct de survie, l’espoir d’un monde meilleur… et après,… et après cet arrachement, comment vit-on ? Qu’est-ce qui donne encore la force d’exister, de poursuivre, de ne pas sombrer ?

Cette performance poétique et musicale tente d’y répondre en proposant un moment suspendu où la poésie bataille pour faire passer ses idées, se faire entendre et comprendre. Tel un catalyseur, elle ouvre sur plus d’altérité, la capacité de nous transcender. Elle saisit notre pouvoir de penser le présent autrement… avec le cœur et redéfinir ce qui existe entre-nous, ce qui nous est commun et nous diffère, ce qui  nous re-lie et nous traverse.

Ce voyage poétique et musical, de l’Orient à l’Occident, traverse la guerre et l’exode, à la recherche de l’amour, non celui qui enferme deux êtres dans un vase clos, mais celui qui agit au plus profond de l’être et nous lie au monde, comme le signifie l’écrivain-cinéaste Jean-Claude carrière. Avec cette anthologie, Entre-êtres – Beynâbeyn, nous parle une langue universelle.

Performance

Celle-ci dure 50 minutes où s’entremellent textes de poètes contemporains, chants, musiques populaires, musiques savantes et sons  du Kamâncheh, des percussions comme Tombak (Zarb) et Daf pour offrir un moment hors du temps. La compagnie est autonome dans ses équipements scéniques. Un livret des poèmes est fourni. Pour lire une critique sur le site d’Ubiquité Cultures cliquez-ici.

De et par Daphnélia et Fardin Mortazavi

Mise en scène: Christian Remer

Oui, Monsieur l’éditeur, je l’avoue.

La Poésie est ma concubine de tous les instants. Sans elle,

je n’aurais guère de repère dans l’acte créateur : cette lutte

contre le vertige  de l’abîme.

Elle m’enseigne comment échapper au néant intérieur.

Sa prose peut être lapidaire, érotique voire gourmande,

car elle répond à la mise en accusation de la médiocrité du réel,

au cri de l’être dans sa chute.

Entre ses mots elle fait apparaître les mondes de vides

mais aussi les mondes de pleins, entre les silences.

Sur scène, elle est chantée, lue, jouée. Ses extravagances verbales,

d’une étonnante hardiesse, mènent le combat créatif pour le souvenir

de la race humaine, souvenir pour résister.

Oui, Monsieur,

la Poésie est au centre de nos préoccupations

qui se vivent actuellement.

Christian Rémer, metteur en scène

Ce spectacle a déjà été joué :